L’affaire de la Maison des Têtes à Toulon

Un drame jamais résolu.

Le 15 février 1989 dans le vieux Toulon, une violente explosion détruit un bâtiment de cinq étages faisant treize morts et plus de trente blessés. L’immeuble du XVIIe siècle était baptisé “Maison des Têtes” en raison de mascarons en bronze posés sur le fronton des fenêtres.

L’émotion est considérable dans le pays. Mais sur les lieux, aucun enquêteur n’est dépêché. Le lendemain, un expert judiciaire retrouve des traces d’explosif dans les quelques gravats encore présents et pour cause, dans la nuit, des camions ont déversé les déblais dans une décharge éloignée. Vingt-quatre heures après le drame, des éléments essentiels à l’enquête ont disparu. Bientôt, une hypothèse prend forme : le gaz. Mais GDF et les pompiers réfutent l’explication. Il n’y a eu ni flamme ni fumée ni brûlure. Personne n’a senti le gaz ni avant ni pendant ni après le drame, aucune fuite suspecte n’a été signalée à GDF.

Pendant cinq ans les enquêteurs vont alors bâtir un scénario incroyable à partir de cette hypothèse. Les inepties vont se succéder. Finalement, après d’infructueuses batailles judiciaires, le dossier est clôturé par un non-lieu en 1994 confirmé en appel en 1995.

En 2009, je suis appelé par les familles. Je retrouve des documents accablants et des témoins jamais entendus. Je me rends compte rapidement que l’enquête officielle a été étouffée par la raison d’État. Les familles ne connaîtront jamais la vérité. Aujourd’hui, 36 ans après le drame, cette vérité n’est toujours pas remontée des abysses.

Le 13 février 2025, j’ai participé à l’émission AFFAIRES SENSIBLES animée par Fabrice Drouelle sur France Inter. J’y interviens en deuxième partie. L’ossature de l’émission est constituée par mon ouvrage BLESSURES DE GUERRE. Je l’avais publié en 2014 et je l’ai republié en avril 2024 (disponible sur Amazon).

L’ouvrage raconte comment l’enquête officielle de la justice a été étouffée dès les premières heures afin que jamais on ne puisse connaître la vérité sur ce drame. Il détaille la contre-enquête que j’ai menée durant cinq ans. Une contre-enquête parsemée d’embûches, de dissimulations et de mensonges.

Max CLANET

Retour en haut