2 questions

à M. Le Drian

 

 Incompréhensible obstination

 

 

 

Thierry Lemétayer,

le fils du mécanicien disparu,

interpelle M. Le Drian :

 

Dans une précédente interview, M. Le Drian prétendait aussi avoir "rencontré les familles"

(interview FR3, à 7min 33).

cliquer pour la vidéo

 

 

Parmi les proches du Bugaled Breizh, personne ne se souvient l'avoir rencontré depuis qu'il est ministre ! Comment peut-il espérer être cru alors que sur ce point aisément vérifiable, il s'est manifestement aventuré !

 

"Il ne faut pas se raconter d'histoires"

dit-il pourtant en guise de conclusion...

 

Sur France 3, M. Le Drian continue d'affirmer, fidèle à la ligne de Mme Alliot-Marie, que le Ministère de la Défense a "tout donné" et lorsque le journaliste lui demande quelle est sa conviction sur la cause du naufrage, accident de pêche ou sous-marin, il répond qu'il n'en a aucune !

 

           Si M. Le Drian connaissait le dossier, il saurait que la thèse de l'accident de pêche dite de "la croche molle dans le sable" présentée par le BEA-Mer en 2006 a été rejetée par le Tribunal de Quimper le 31 juillet 2008 qui a conclu formellement que "seule l'intervention d'un sous-marin permet de donner une explication cohérente avec les éléments du dossier".

 

Décision confirmée par la Cour d'appel de Rennes qui a ordonné plusieurs investigations pour identifier le responsable, ( le Tribunal de Nantes a malheureusement mis peu de zèle à remplir sa mission ).

 

          Lorsque le journaliste lui demande enfin quelle suite il compte donner à la requête de Mme Le Loch - députée de son parti - qui souhaite voir explorer la piste des sous-marins américains, il répond qu'il est prêt à "accompagner la procédure" si les juges se manifestent.

 

             M. Le Drian ne connait donc pas le dernier stade du procès et l'état d'esprit des juges qui ont décidé, par un avis de non-lieu, de se débarrasser de cette patate chaude qu'est l'affaire du Bugaled Breizh ?

 

                   Il faut donc une initiative du Parquet, c'est à dire de l'Etat pour relancer la procédure. Rappelons que le Parquet a été institué pour défendre les victimes en recherchant les coupables et non pour mettre les puissants à l'abri des actions judiciaires, comme cela a été trop souvent le cas dans le passé.

 

 

 

"Clarification du ministre de la Défense"

suite aux interrogations de la Presse

Réponse du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, aux articles parus dans Libération le vendredi 9 août 2013 et le lundi 12 août 2013 et intitulés  « « Bugaled Breizh » : neuf ans d'enquête engloutis ? » et « Bugaled Breizh : juste une mise au point »

« Cela fait neuf ans désormais que le ministère de la Défense français  apporte son entier concours à la justice de ce pays afin que l'on connaisse enfin ce qui a entraîné la mort de trois des marins du Bugaled Breizh et la disparition de deux d'entre eux en janvier 2004. C'est pour cette raison que je ne peux accepter la tonalité du dossier paru le 9 août 2013 dans Libération et intitulé «  Bugaled Breizh : neuf ans d'enquête engloutis ? ».

Je le redis avec la plus grande fermeté : tout  a été fait depuis l'ouverture de l'enquête judiciaire pour faire émerger la vérité et nous continuerons à le faire, en toute transparence. Je veille personnellement,depuis que j'ai pris mes fonctions, à ce qu'il en soit ainsi.

Le ministère de la Défense, depuis 2004,  a systématiquement répondu favorablement aux demandes des différents juges au cours de leur enquête. Comme chacun le sait : à chaque demande de déclassification de documents classés « secret défense » ou« confidentiel défense » par la justice, le ministre de la Défense se doit de solliciter l'avis d'une autorité administrative totalement indépendante qui s'appelle  la commission consultative du secret de la défense nationale. Libre ensuite au ministre de suivre ou non ses préconisations.

Cette commission  a émis à six reprises un avis favorable à la déclassification des documents réclamés par les juges. Avis que nous avons systématiquement suivis. Parmi ceux-ci figurent notamment les journaux de navigation du sous-marin nucléaire d'attaque (SNA) Rubis qui  sont donc aux mains de la justice, ainsi que les journaux de bord de l'aviso Commandant Blaison et de la frégate Primauget, contrairement à ce qui est allégué le lundi 12 août dans Libération.

En effet, le 14 septembre 2005,Richard Foltzer, le vice-président du tribunal de Grande Instance de Quimper chargé de l'instruction du dossier, a demandé la déclassification des documents suivants :
- journal de navigation pour les journées des 14 et 15 janvier 2004 de la frégate Primauguet, de l'aviso Commandant Blaison, et du sous-marin d'attaque Rubis ;
- journal de bord pour les journées des 13 au 15 janvier 2004 de la frégate Primauguet, de l'aviso Commandant Blaison, et du sous-marin d'attaque Rubis ;
- journal des opérations pour les journées des 13 au 15 janvier 2004 de la frégate Primauguet, de l'aviso Commandant Blaison, et du sous-marin d'attaque Rubis ;

La commission consultative, paravis n° 2005-14 du 24 novembre 2005 a donné un avis favorable à la déclassification de ces documents. L'avis a été suivi par le ministre et les documents en question ont été transmis au juge Foltzer le 12 décembre 2005. 

La commission a émis une seule fois un avis défavorable  pour la déclassification des journaux de navigation de deux sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE). Elle a en effet estimé que, hormis les positions des deux SNLE que la justice demandait, figuraient également dans ces documents des informations relatives à la dissuasion nucléaire. Nous avons suivi une fois encore cet avis car nous ne voulions pas mettre cause les enjeux majeurs de sécurité de la nation. Mais nous avons souhaité, toujours pour garantir l'émergence de la vérité dans ce dossier, confier à la justice une carte exhaustive de l'activité sous-marine française le jour du drame. Cette carte démontre très précisément l'absence de sous-marins français dans le secteur concerné.

La commission consultative du secret de la défense nationale, qui a eu entre ses mains l'intégralité des documents demandés par la justice, a jugé que cette carte était bien de nature à asseoir la conviction des magistrats devant statuer dans ce dossier.

Et en tant que Breton, j'ai reçu les familles quand elles me l'ont demandé, notamment lorsque j'étais président de la région Bretagne. Depuis que je suis ministre de la défense, j'ai été sollicité à plusieurs reprises par des élus. J'ai répondu à chacun d'entre eux en leur fournissant tous les éléments d'information qu'ils me demandaient.  Il est évident que si les familles me sollicitent, ce qui n'est pas le cas à ce jour, je les recevrai aussi. »

Commentaire sur le site :

apporté par Jacques Losay (1), le 14 Août 2013 à 11:28

 

Monsieur le Ministre,

Nos avocats prendront peut-être la peine de réfuter vos allégations. Pour ma part, je voudrais vous dire ma tristesse et ma déception de vous voir reprendre sans sourciller l'argumentation de l'ancienne majorité tant décriée dans ses relations avec la Justice, qui se résume à la phrase « on a tout donné, circulez, il n'y a rien à voir ». Cette plaie ouverte le 15 janvier 2004 ne se refermera pas avec la clôture du dossier dans ces conditions indignes. « Les cinq marins du Bugaled Breizh sont morts pour la France, morts pour la Grande Bretagne, morts pour les Pays Bas, morts pour l'Allemagne, morts pour que notre potentiel de défense reste opérationnel. On devrait les honorer. Au lieu de cela, au fil de ces longues années, ils n'ont eu droit qu'au mépris, leur sacrifice a été nié et leur mémoire salie. Quelle que soit l'issue du procès, l'Histoire retiendra les noms de tous ceux qui, civils et militaires, se sont déshonorés. » (2)

 

www.bugaledbreizh.org_

(1) réalisateur du film "the silent killer"

(2) texte de la fin du film

 

26 mars 2014  

 

M. Le Drian, ministre de la Défense,

consent enfin à recevoir les familles

à l'Hôtel de Brienne (siège du Ministère)

 

Rappel de la position de M. Le Drian

avant la rencontre

(reportage FRANCE 3) cliquer ici

 


 

Position des familles et parties civiles

 

          L'action judiciaire touchant à sa fin, faute d'avoir pu suivre un cours normal, les parties civiles considèrent qu'il faut en revenir aux principes généraux d'équité et de protection des citoyens qui fondent notre société. L'heure n'est plus aux tergiversations, aux arguties juridiques.

          L'Etat français a le devoir de protéger ses ressortissants, quoi qu'ils fassent et où qu'ils soient.

          M. Le Drian répond que cette demande est irrecevable :

"Ca ne se passe pas comme cela en Droit".

 

Notre avis :

          Pourtant dans la pratique, les autorités françaises interviennent régulièrement au secours de ses nationaux, notamment ceux qui sont pris en otages et faut-il rappeler les efforts déployés par MM Sarkozy et Fabius, pour sortir Florence Cassez des geôles mexicaines ? A contrario la France refuse d'extrader ses nationaux, ce qui est bien la preuve que ce devoir de protection est un des fondements de notre Droit.

 

Thierry Lemétayer, fils du mécanicien disparu, demande au Ministre de préciser sa pensée lorsqu'il avance sur France 3 que "nos amis britanniques n'ont pas tout dit".

 

 

Il voudrait connaître une fois pour toutes la situation de tous les navires le jour du naufrage, à l'heure exacte du naufrage et non 25 minutes après.

 

 M. Le Drian répond qu'il s'en est entretenu dernièrement avec son homologue britannique, qui l'a pleinement "rassuré", confirmant que le sous-marin suspecté (le Turbulent) était bien resté à quai ce jour-là.

 

Notre avis :

              Si on accorde foi à la parole du Ministre, on peut juger néanmoins la démarche improvisée : M. Le Drian avait-il toutes les cartes en main pour avoir des chances d'aboutir. Une réunion de travail associant responsables britanniques et français aurait été nécessaire, avec production de tous les documents pouvant justifier la position et les mouvements des navires. Nous doutons qu'elle ait eu lieu.

 

Thierry Lemétayer, fils du mécanicien disparu, fait remarquer que si on examine la carte des manoeuvres sous-marines incriminées, on constate que le Bugaled Breizh pêche dans une zone "propre" entourée de deux zones d'activité militaire.

                              

Le collaborateur de M. Le Drian fait remarquer que l'exercice international ASWEX-04 est hors de cause puisque se déroulant le 16. Thierry Lemétayer rappelle qu'un autre exercice s'est bien déroulé le 15 (la "guerre du jeudi", thurday war) et que si l'ASWEX a bien eu lieu le 16, il a démarré à zéro heure, si bien que l'enchainement entre les deux n'a laissé aucun temps mort.

 

M. Le Drian prend acte de cette nouvelle vision de l'affaire et promet d'étudier la possibilité de retenir la responsabilité des Etats organisateurs, une responsabilité sans faute, hors procédure judiciaire. Il promet de donner réponse par l'intermédiaire de Mme Le Loch.

 

déclaration de Mme Le Loch, députée du Finistère qui a assisté à la rencontre

 "un Ministre à l'écoute"

 

 

Me Tricaud,

avocat des familles,

réagit

 

lettre du président de SOS Bugaled Breizh

à M. Le Drian, après la rencontre

 

          Monsieur Le Drian,

 

           Vous venez d'être reconduit au poste de Ministre de la Défense. Il ne tient qu'à vous de sortir de cette douloureuse affaire par le haut.

          Voilà maintenant plus de 10 ans que les victimes sont régulièrement insultées par ces "mille milliards de bobards" que dénonce un quotidien national.

          Voilà maintenant plus de 2 ans que nous diffusons le film "the silent killer" qui relate un drame dont les péripéties absurdes suscitent la réprobation des Bretons et de bien d'autres de nos concitoyens, comme nous le disent nos adhérents venus de tout le territoire.

 

 

 

 

 

 

 

           C'est maintenant le 4e livre qui est édité sur l'affaire. La chanson "Bugaled" a dépassé les 100 000 visiteurs sur internet. Les militaires eux-mêmes sont excédés de voir leur honneur entaché.

            Il ne tient qu'à vous que tout cela s'arrête et que votre nom soit associé à une bonne action, comme celui de M. Mitterrand le fut avec l'abolition de la peine de mort, l'arrêt de l'extention du camp du Larzac et le renoncement à la centrale de Plogoff.    

             

             Ne décevez plus cette attente

 

                         l'association SOS Bugaled Breizh