C'est devant ce Tribunal de Quimper
que nous
étions déjà réunis en 2004, quelques mois après le naufrage. Nous étions plus de 1000.
Excédés par les lenteurs de la justice et l'épisode honteux du "cargo
voyou" poursuivi inutilement jusqu'en Chine, nous laissions éclater notre colère.
L'épave a parlé
et démoli la thèse officielle de l'abordage par un
cargo. Les enfoncements symétriques relevés de part et
d'autre de la coque ne peuvent s'expliquer que par l'implosion de la cale à
poissons provoquée par l'entraînement rapide du chalutier au fond par un
sous-marin.
La manipulation est révélée
au grand jour.
C'est ce même
tribunal ...
qui, le
31 juillet 2008, après avoir minutieusement exploré toutes les
pistes (état du bateau, météo, vague scélérate, abordage, croche dans le sable)
conclut formellement à l'implication d'un sous-marin
et même, précision importante, d'un sous-marin nucléaire d'attaque. Mais dans
une lettre aux familles et parties civiles, les juges font état des obstacles
qu'ils rencontrent pour parvenir à la vérité. Faute d'obtenir des réponses
claires et cohérentes de la part des autorités, ils expliquent qu'ils doivent
prononcer le non-lieu.
Ces juges scrupuleux - leurs noms
méritent d'être retenus - il s'agit de Mme Corre et de M. Foltzer, sont
mutés rapidement et le dossier est transféré à Nantes, ( à l'abri des
"agitateurs" bigoudens ? )
Pendant les 6 années qui suivent,
les magistrats de Nantes s'enferment dans leur tour d'ivoire, rejettent toutes
les investigations qu'on leur propose, pour enfin aboutir au non-lieu du 27 mai 2014.
Non seulement ils écartent la
responsabilité d'un sous-marin, sans apporter la moindre justification
- méprisant superbement les conclusions du Tribunal de Quimper - mais ils ont l'indécence
de considérer que le secret d'État qui plombe cette affaire depuis la première
minute, est « un fantasme soigneusement
entretenu » !
Cette affaire n'aurait jamais dû
venir devant les tribunaux. Rappelons que c'est le gouvernement de 2004 qui a
lancé les enquêteurs sur la piste du cargo
abordeur ( malgré le
constat des gendarmes maritimes qui l'excluait formellement ) engageant l'action
judiciaire pour « homicide et délit de fuite ».
En toute logique, l'État français
et ses alliés en manouvres le jour du naufrage auraient dû spontanément reconnaître
leur responsabilité : que de temps, d'argent épargnés ! Que de
douleurs et de déshonneurs évités !
C'est cette idée de bon
sens et d'équité qu'ont exposée les parties civiles à M. Le Drian,
reçues au Ministère de la Défense, le 26 mars dernier. Malgré sa
promesse, le Ministre n'a toujours pas donné suite
Nous exigeons
solennellement de M. Le Drian qu'il apporte
enfin cette solution
d'équité pour les familles, d'honneur pour
notre armée et notre démocratie
attendue par tous
depuis plus de 10 ans
Dominique
Launay, Président de SOS Bugaled Breizh
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